C’est une critique en signe d’avertissement qu’a lancée le Président de la République à certains membres de son gouvernement, alors qu’un remaniement de l’Exécutif est attendu au plus tard après l’adoption et la signature de la loi de finances 2025 vers la fin de l’année.
Lors de la réunion du Conseil des ministres, tenue dimanche, Abdelmadjid Tebboune a été très clair envers des ministres chez qui, il a constaté « un relâchement ». Ces derniers, sont appelés à se ressaisir. En effet, après avoir écouté un exposé commun des ministres du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture sur la veille sur la pénurie, «monsieur le Président a perçu un relâchement chez certains, soulignant la nécessité pour tous de se ressaisir et de déterminer les responsabilités, par fidélité aux missions assignées vis-à-vis du citoyen qui doit être la préoccupation majeure de chaque fonctionnaire public», pouvait-on lire dans le communiqué du Conseil des ministres. Le reproche vise-t-il seulement Tayeb Zitouni, Ali Aoun et Youcef Cherfa ou, va au-delà de leurs départements qui sont, faut-il l’admettre les plus exposés à la colère des citoyens, puisqu’ils concernent la gestion des besoins quotidiens des algériens en produits de large consommation, médicaments, fruits et légumes entre autres ? Si le chef de l’Etat a ouvertement formulé cette remarque de « relâchement» à ces ministres en ce moment précis, il a quand même rappelé à « tous » la nécessité de se ressaisir.
Comprendre que tout membre du gouvernement est désormais averti sur la gestion de son département et que chacun assume ses responsabilités avant le grand tri.
Eh oui ! Il y a bien un tri qui s’approche et qui «interviendra avant la fin de l’année en cours », comme déclaré par le Président Tebboune, le 5 octobre à l’occasion de l’entrevue périodique accordée à des représentants de la presse nationale. Actuellement, le chef de l’Etat est «à la recherche des meilleures compétences du pays», en attendant le remaniement. Mais, «il ne s’agit pas de changer pour changer », avait-il dit soulignant que « les ministres qui ont prouvé leurs compétences seront maintenus dans leur fonctions ». C’est dire que la mise en garde ou le rappel à l’ordre de Tebboune en Conseil des ministres, intervient dans un timing on ne peut plus clair, crucial pour les ministres. Il leur a été lancé comme ultime chance, en particulier à ceux qui tiennent encore à préserver leurs places parmi « les meilleurs » qui forment le prochain gouvernement. Pour l’équipe du Premier ministre, Nadir Larbaoui, une véritable course contre la montre, ou plutôt pour la survie, est lancée. Il est question, d’ici la fin 2024, de séduire le Président pour gagner et mériter sa place dans la prochaine composante. Chaque ministre est donc tenu de remobiliser son effectif pour passer le cap du prochain remaniement qui sera, malheureusement, fatal pour certains. Car la sentence sera irrévocable ! .
Farid B.
