Un document pointe la corruption, la crise sociale, la cherté de la vie et un front social en ébullition qui minent le pays: La faillite du Makhzen

C’est un document qui tire la sonnette d’alarme et prévient sur les menaces qui pèsent sur l’avenir économique du Maroc que vient de publier l’Observatoire du travail gouvernemental (OTRAGO). Devant l’incapacité du gouvernement d’Aziz Akhannouch à trouver des solutions aux multiples problèmes, la pression monte contre le régime du Makhzen dont la famille royale mène un train de vie qui suscite colère et indignation du peuple marocain.
Dans une note Policy Paper intitulée « Les défis de la rentrée politique à l’aube de la quatrième année du mandat du gouvernement : Objectifs ambitieux et défis préoccupants », l’OTRAGO met en lumière les principaux problèmes qui constituent de véritables bombes à retardement, notamment la corruption, les réformes sociales, la crise énergétique, le chômage, ainsi que la réforme des retraites.
Avec un taux de chômage national qui dépasse les 13,7%, selon le document, il y a une incapacité à créer suffisamment d’opportunités pour les jeunes, ajoutée à l’augmentation inquiétante des NEET (Jeunes ni en emploi, ni en formation, ni en éducation), un problème qui touche plus d’un million et demi de jeunes au Maroc, la colère sociale monte. La diminution des emplois dans le secteur rural, due à la sécheresse et aux crises économiques successives, aggrave la situation, ajoute l’OTRAGO, estimant à plus de 160.000, les postes qui « ont été perdus dans l’agriculture », un chiffre qui pourrait augmenter en l’absence de « mesures gouvernementales concrètes ».
Un chômage endémique
En plus du chômage, le Maroc sombre de plus en plus dans la corruption qualifiée par l’organisme de véritable « ogre affamé », coûtant annuellement plus de 50 milliards de dirhams (MMDH) aux caisses de l’État. Cette situation « nuit non seulement à l’économie, mais érode également la confiance des citoyens dans les institutions publiques, assène l’OTRAGO, rappelant que le Maroc a reculé de la 73e à la 97e place dans l’Indice de Perception de la Corruption en seulement cinq ans.
En effet, l’implication des institutions dans la lutte contre la corruption « reste faible, et les résultats, limités », note l’Observatoire. D’ailleurs, le rapport de l’Instance nationale de la prévention et de la lutte contre la corruption pour 2023 avait souligné « l’absence d’engagement effectif des acteurs concernés, aggravant la propagation du phénomène ». Face à cette situation alarmante, le gouvernement Akhanouch est sous pression pour apporter des solutions concrètes et restaurer la confiance des citoyens.
Sur le plan social, la réforme des retraites suscite des inquiétudes, le système de pensions « risquant la faillite d’ici 2028 », s’alarme l’OTRAGO qui explique que même si le gouvernement a intégré cette question dans le dialogue social, proposant une hausse des cotisations, un relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans, et une réduction des pensions, ses propositions sont « perçues comme une charge supplémentaire pour les travailleurs » et « rencontrent une forte opposition syndicale ». Il faut dire que la viabilité de cette réforme « est remise en cause par l’absence de consensus avec les
partenaires sociaux », note le document.

Corruption, ou  »l’ogre affamé » !
Pendant ce temps aussi, les marocains se débattent dans des problèmes qui rendent leur vie quotidienne des plus dures. Ainsi, la crise de l’eau s’aggrave en raison des changements climatiques et de la rareté des ressources hydriques, au moment où la demande en eau au Maroc pourrait augmenter de 30% d’ici 2030, imposant une pression supplémentaire sur les ressources disponibles.
Pour l’énergie, la transition s’impose comme « une nécessité pour assurer l’autosuffisance » du Maroc et réduire sa dépendance aux sources traditionnelles, estime l’Observatoire dont les prévisions
d’investissements massifs dans ce secteur sont de l’ordre de 143 milliards de dirhams, et qui impliquent « l’amélioration des infrastructures, y compris le développement de centrales solaires et éoliennes et la promotion de l’offre marocaine en hydrogène vert, ainsi que la mobilisation des financements nécessaires du secteur privé ».

Eau et énergie: la crise s’accentue
Enfin, le mécontentement social, alimenté par « l’augmentation des prix et l’inflation », représente selon l’OTRAGO « une menace grandissante pour la stabilité du pays ». « La montée des revendications pour des hausses de salaires et une amélioration des conditions de vie met le gouvernement sous une pression constante », écrit l’organisme qui souligne que le pouvoir d’achat des citoyens, déjà affaibli par la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, « est gravement menacé ». C’est pourquoi, le gouvernement d’Akhannouch « doit revoir sa politique sociale » pour répondre aux besoins des couches les plus vulnérables, notamment celles travaillant dans le secteur informel.
Quoi qu’il en soit, la responsabilité n’incombe pas seulement, faut-il l’admettre, à l’Exécutif gouvernemental qui obéit directement aux ordres du roi Mohamed VI et son entourage, véritables décideurs au royaume chérifien. Il va sans dire donc que les préoccupations de la famille royale sont bien ailleurs, loin de la triste réalité que vit la majorité du peuple marocain .
Farid B.

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