Le gouvernement Barnier a révélé dimanche son intention de soumettre une nouvelle loi sur l’immigration au Parlement, avec un examen prévu pour “début 2025”. Cette annonce survient à peine un an après l’adoption d’un précédent texte qui avait déjà provoqué des tensions au sein de la majorité à l’Assemblée nationale.La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a expliqué sur BFMTV que cette nouvelle législation est nécessaire pour permettre une « prolongation de la durée de détention dans des centres de rétention administrative » pour les étrangers clandestins jugés dangereux. Une des propositions envisagées consiste à étendre la durée maximale de rétention de 90 à 210 jours, un allongement actuellement limité aux infractions liées au terrorisme.
Malgré le soutien indirect du Rassemblement national, le Conseil constitutionnel a censuré plusieurs dispositions clés, dont le rétablissement du délit de séjour
irrégulier et des restrictions sur le regroupement familial.Les 32 articles rejetés, qualifiés de “cavaliers législatifs”, pourraient constituer une base pour le nouveau projet, bien que leur conformité avec la Constitution reste à déterminer. Une source gouvernementale a indiqué que certaines de ces mesures pourraient être modifiées, avec de nouveaux ajouts.Maud Bregeon a affirmé que le gouvernement s’engage à dialoguer avec tous les groupes parlementaires, tout en excluant le Rassemblement national de ce processus. Cette décision pourrait déclencher des tensions supplémentaires, car Marine Le Pen a déjà mis en garde contre l’absence d’une nouvelle loi sur l’immigration.
Les débats autour de la nouvelle loi immigration promettent d’être intenses, dans un contexte parlementaire déjà tendu, avec une majorité fragile au sein de l’Assemblée nationale. La gauche s’oppose fermement à cette initiative, qualifiant le gouvernement de “pyromane” et dénonçant une législation qui, selon elle, n’apporte aucune solution concrète.