L’Algérie réclame depuis plusieurs années la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), signé en 2001 et entré en application en 2005. Expliquant qu’il est désavantageux pour l’Algérie et que les conditions de l’économie nationale actuelles ne sont plus celles de 2001, Alger demande à prendre en considération ces évolutions économiques dans la renégociation de l’accord. Il semble que l’heure de la révision a sonné.
Le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué le sujet lors de sa dernière entrevue avec des médias nationaux. Il a annoncé la révision de ce partenariat en 2025.
Cette révision, désormais « nécessaire », sera menée « avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit », a indiqué M. Tebboune, affirmant que « l’accord avec l’Union européenne a été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui ». « A l’époque, la contribution de l’industrie au revenu national ne dépassait guère 3% et nous importions des produits agricoles sans en exporter. En d’autres termes, l’Algérie d’alors n’avait pas de capacités d’exportation (…). La donne a changé, l’Algérie produisant et exportant désormais une grande variété de produits manufacturés, électroménagers et autres. Aujourd’hui, nous demandons une révision, car l’essence même de l’accord avec l’Union européenne repose sur le libre-échange, et nous souhaitons le faire dans un esprit amical sans entrer en conflit », a argué le chef de l’Etat.
Il a précisé que les Etats membres de l’Union européenne veulent entretenir de bonnes relations économiques avec l’Algérie et ne s’opposent pas à une révision de l’accord. La question est parmi les
priorités économiques de l’Algérie.
Présidant ce mardi la cérémonie de célébration de la Journée de la diplomatie algérienne, qui marque l’anniversaire de son adhésion à l’ONU le 8 octobre 1962, en présence des représentants du corps diplomatique accrédités en Algérie, dont les représentants des membres de l’UE, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf a exposé la vision du pays pour l’avenir des relations avec le vieux continent. « Nous voulons un partenariat qui respecte pleinement le principe d’équilibre des intérêts des deux parties », a lancé M. Attaf, ajoutant que l’Algérie veut un accord qui met en tête de ses priorités le soutien des efforts de développement économique du pays « sans aucune restriction, sans aucune condition et sans aucun obstacle ». « Nous souhaitons que ce partenariat dépasse la logique du profit commercial immédiat pour s’intégrer dans une vision stratégique plus globale, fondée sur le développement durable dans son sens le plus large », a affirmé le chef de la diplomatie algérienne. Plus que jamais donc, Alger tient à la révision de cet Accord .
Fateh H.