En cette période de tensions entre la France et l’Algérie, marquée par des attaques répétées de l’extrême droite française envers le pays maghrébin, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin prend courageusement la parole pour défendre l’Algérie, pays qu’il considère comme un « ami et frère » de la France.Dans une intervention remarquée sur France Info, M. Villepin dénonce avec fermeté les accusations injustifiées visant l’Algérie, qualifiées de dépasser « de loin toute vérité ». Avec lucidité, il souligne l’importance cruciale de préserver le dialogue et la coopération avec Alger, rappelant que la France « ne peut pas ignorer l’Algérie dans sa recherche de solutions » aux nombreux défis communs.
Déplorant la « détérioration » des relations bilatérales ces dernières années, l’ancien chef du gouvernement appelle à « revenir à la raison » et met en garde contre la tentation de faire de l’Algérie un « bouc émissaire » pour les problèmes intérieurs français. Dans un plaidoyer empreint de sagesse, il insiste sur la nécessité
de trouver « avec les Algériens, des réponses et des solutions communes » dans un esprit de respect mutuel.
Sur la question sensible de la mémoire, M. Villepin fait preuve de courage en reconnaissant, à rebours des discours révisionnistes, l’existence de « crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité » perpétrés durant la période coloniale. Une prise de position honorable, gage d’apaisement des tensions mémorielles. L’ancien ministre des Affaires étrangères aborde également le dossier épineux du Sahara occidental, critiquant la décision unilatérale d’Emmanuel Macron de soutenir la position marocaine sans concertation avec Alger. Une erreur diplomatique, selon lui, qu’il convient de corriger dans le cadre onusien et en étroite coordination avec les autorités algériennes.
En défenseur avisé du dialogue et de la coopération, Dominique de Villepin plaide ainsi pour un renouveau des relations franco-algériennes, loin des postures belliqueuses et des instrumentalisations politiciennes. Un message d’apaisement et de raison, prônant le respect mutuel et la reconnaissance des pages douloureuses du passé, seuls gages d’une relation apaisée et fructueuse entre les deux pays liés par une histoire commune riche mais complexe.