Le peuple marocain vit les plus durs moments de son histoire. A ses problèmes internes, le régime lui ajoute des soucis liés à sa mobilité, avec des agissements condamnables.
Les marocains qui avaient la liberté de circulation avec l’Algérie ont perdu cet acquis à cause du régime du Makhzen qui, à travers ses pratiques, a poussé les autorités algériennes à rétablir le système des visas. «Profitant du régime d’exemption des visas, malheureusement, le royaume du Maroc s’est livré à diverses actions attentatoires à la stabilité de l’Algérie et à sa sécurité nationale, avec l’organisation, à grande échelle, de réseaux de crime organisé, de trafic de drogue et d’êtres humains, de contrebande, d’immigration clandestine et d’actes d’espionnage, ainsi que le déploiement d’agents de renseignement sionistes, détenteurs de passeports marocains, pour accéder librement au territoire national», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué annonçant la mesure de rétablir l’obligation d’obtention du visa d’entrée sur le territoire algérien pour tous les ressortissants étrangers détenteurs de passeport marocain qui entre en vigueur immédiatement. En poussant le gouvernement algérien à décréter une telle mesure, le régime marocain porte une grave atteinte à son peuple et confirme qu’il gouverne contre son peuple. Un peuple déjà encerclé par la corruption, la pauvreté et toutes sortes de maux qui l’ont poussé à organiser de spectaculaires opérations de fuite collective du pays. Un véritable exode ! Sur des vidéos, on voit bien des centaines de jeunes escalader des collines et tenter de passer à travers des barbelés dans la zone de Fnideq (côte nord, à environ 300 km de Rabat), pour rejoindre le côté espagnol. Des partis politiques de l’opposition font des constats implacables sur la situation des populations. . Rachid Hammouni, président du groupe du Parti du progrès et du socialisme marocain (PPS) à la Chambre des représentants, affirme que «cette vague migratoire juvénile est une forme de manifestation et un appel de détresse». Le taux de chômage (en particulier celui des jeunes) ne cesse d’augmenter sous le gouvernement et le nombre de pauvres ne cesse de grimper.
Selon des organisations des droits de l’homme, «470 000 Marocains sont passés sous le seuil de pauvreté, portant ainsi le taux à 7,1%.» Selon le Haut-Commissariat au plan, qui est l’organisme marocain de production des statistiques, «en 2022, le Maroc s’est retrouvé avec le niveau de pauvreté et de la vulnérabilité de 2014». «Environ 3,2 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté (1,15 million) ou dans la vulnérabilité (2,05 millions). On estime, à cet égard, que près de huit ans de progrès vers l’élimination de la pauvreté et de la vulnérabilité ont été perdus», souligne la même source. Le Makhzen se compte ainsi en véritable ennemi du peuple marocain.
Fateh H.