L’Algérie face au déficit commercial avec l’UE: Une révision nécessaire de l’Accord d’association

Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne en 2005, la balance commerciale est largement déficitaire pour l’Algérie. Cette tendance a été soulignée par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, en réponse à une question écrite d’un député sur les relations commerciales entre les deux parties, notamment sur l’annonce par la Commission européenne d’imposer des sanctions à l’Algérie.
Attaf a fait état d’un déficit chronique de la balance commerciale hors hydrocarbures depuis 2005. Alors que le volume des échanges atteignait environ 1.000 milliards de dollars, les investissements européens ne dépassaient pas 13 milliards, dont une grande partie dans les hydrocarbures, en contrepartie de transferts de bénéfices de 12 milliards de dollars sur la période 2005-2022. Le ministre a précisé que la Commission européenne n’imposait pas de sanctions, mais avait ouvert un différend commercial concernant les mesures algériennes de rationalisation des importations et d’encouragement des intrants nationaux dans l’automobile à partir de 2021. Bien que conforme à l’accord, cette procédure soulève des questions de fond selon M. Attaf. Les statistiques utilisées par la Commission ne reflèteraient pas la réalité, les échanges dans le cadre préférentiel ayant augmenté de plus de 20% en 2023. Une évaluation a révélé des déséquilibres majeurs, l’accord favorisant les importations plutôt que l’investissement productif, au détriment de l’Algérie. Face à ce déséquilibre, le président Tebboune a donné instruction de revoir l’accord point par point, dans une optique souveraine gagnant-gagnant, en tenant compte de l’intérêt du producteur national. Le ministère y travaille avec les secteurs concernés. Bien qu’aucun réexamen global n’ait eu lieu, des réexamens partiels ont été menés en 2010, 2015 et 2020. Quant à l’ouverture du différend, aucune conséquence financière n’est prévue, les consultations visant à régler le différend par consensus mutuel ou, à défaut, par arbitrage bilatéral.
M.M.

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