Un groupe de 51 députés interpelle le Premier ministre: La pénurie des médicaments atterrit à l’APN

 

A peine deux mois après l’interpellation des hautes autorités par le  syndicat des praticiens de la santé publique, au sujet de la pénurie de certains médicaments dans les hôpitaux, voilà que la question atterrit désormais au Parlement. Il semblerait que le problème ne soit pas totalement résolu, à en croire un groupe de 51 députés qui interrogent le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, sur une pénurie qui touche pas moins de «132 médicaments». Dans une question écrite déposée au nom du groupe par le député à l’immigration, Abdelouhab Yagoubi, au Bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN), les plaignants regrettent « la dégradation de la prise en charge sanitaire en particulier pour les citoyens à faibles revenus et moyen » qui représentent la majorité au sein de la société.

Parmi les problèmes qui rongent le système de santé, « la pénurie de l’approvisionnement du marché (Pharmacies et structures hospitalières) en médicaments et traitements nécessaires à certaines maladies chroniques », soulignent les députés, qui disent avoir répertorié 132 médicaments touchés par la pénurie. Ils en citent quelques-uns d’ailleurs comme le Flucotrac 50 destiné à l’hyperplasie congénitale des surrénales, le Glucagon destiné aux malades diabétiques, le Sintrom des patients atteints de problèmes cardiaques, le Nivolomab des cancéreux et le Phyntanyle qui est un anesthésiant.

Cette situation est due, selon les rédacteurs de la question écrite, «à la réduction drastique des importations décidée sans étude préalable sur les conséquences sur le citoyen ».

Partant de ce constat et devant ce qu’ils qualifient de « dangereuse situation » et ses répercussions sur la santé des citoyens et le sentiment d’abandon chez les malades, « il a fallut tirer la sonnette d’alarme », affirment-ils. « Monsieur, le Premier ministre ; quelles sont les mesures urgentes que le gouvernement compte prendre pour assurer la disponibilité de ces médicaments afin de protéger les algériens ? », lit-on dans le texte de la question.

Cette interpellation intervient à peine deux mois après la lettre adressée par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), au Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, exprimant « les inquiétudes » du personnel médical devant la persistance de la pénurie des médicaments. La rupture touchait, selon le syndicat du Dr Lyès Merabet, «des médicaments tout comme des produits pharmaceutiques dont les antibiotiques, l’anesthésie dentaire, les traitements des certaines maladies chroniques, et autres fournitures pharmaceutiques comme les abaisse-langues en bois».

Le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique avait répliqué, affirmant que ses services compétents continuaient «d’œuvrer sans relâche pour garantir l’approvisionnement continu en médicaments et dispositifs médicaux de ville et ceux à usage hospitalier». Désormais, c’est au tour du Premier ministre d’apporter les arguments pour convaincre les députés plaignants et apporter le contraire de leur constat accablant.

Farid B.