Réformer le Conseil de Sécurité de l’ONU: Un enjeu crucial pour la force morale de l’Afrique

La réforme du Conseil de sécurité des Nations unies est aujourd’hui un enjeu majeur pour la création d’un monde plus équilibré et inclusif, permettant à l’Afrique d’exercer une influence morale significative. Emmanuel Matambo, chercheur au Centre d’études Afrique-Chine de l’Université de Johannesburg, a souligné dans une interview accordée à Sputnik Afrique que la refonte de cet organe central de l’ONU pourrait répondre aux aspirations des pays en développement et des régions marginalisées, en
particulier l’Afrique.
Selon Matambo, le système actuel du Conseil de sécurité, dominé par les cinq membres permanents disposant du droit de veto, reflète une architecture mondiale héritée de l’après-guerre, qui ne prend plus en compte les réalités géopolitiques du XXIe siècle. Il a affirmé qu’une réforme de ce conseil contribuerait à l’émergence d’un « monde répondant aux besoins de tous », où l’Afrique pourrait assumer un rôle de premier plan en tant que porte-parole des nations en développement et défenseur de la justice internationale.L’Afrique, continent riche en ressources naturelles et en diversité culturelle, pourrait ainsi exercer une « force morale » importante sur la scène internationale. Matambo a insisté sur l’importance de cette influence morale dans un contexte mondial où les valeurs de justice, de démocratie et de respect des droits de l’homme sont de plus en plus mises à l’épreuve.Il a également salué la synergie historique entre l’Afrique, la Chine et la Russie, rappelant les liens qui unissent ces régions depuis la lutte contre le colonialisme. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, ces alliances pourraient jouer un rôle clé dans la contestation de l’unipolarité actuelle, dominée par les grandes puissances occidentales, en raison des ressources naturelles, économiques et humaines dont disposent ces nations.
Pour Matambo, la collaboration renforcée entre ces acteurs pourrait non seulement accélérer la réforme des institutions internationales comme le Conseil de sécurité, mais aussi encourager l’émergence d’un ordre mondial plus équilibré et multipolaire.
Une réforme de l’ONU, incluant un Conseil de sécurité plus représentatif et inclusif, permettrait à l’Afrique de jouer pleinement son rôle dans la diplomatie mondiale et de contribuer à la résolution des conflits internationaux avec une vision plus équilibrée et humaine.En somme, la réforme du Conseil de sécurité apparaît non seulement comme une nécessité pour l’Afrique, mais aussi pour l’ensemble du système international, afin de refléter les réalités actuelles et d’assurer une meilleure représentation des intérêts des pays en développement dans les prises de décisions mondiales .
R.I.

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