Le régime marocain persiste dans sa politique du chantage et de la provocation envers ses voisins, notamment l’Espagne. La récente vague d’assauts de migrants marocains vers les côtes espagnoles,
largement relayée sur les réseaux sociaux, en est l’illustration flagrante.
Cette offensive migratoire aux relents menaçants intervient dans un contexte de vives tensions avec Madrid. En toile de fond, la visite de la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, sur les îlots méditerranéens revendiqués par Rabat. Un affront de trop pour le Makhzen, qui réplique par l’arme des flux migratoires. Las d’user du levier humanitaire comme moyen de pression, le régime chérifien n’hésite pas à sacrifier ses propres ressortissants, y compris des mineurs, sur l’autel de ses visées révisionnistes au Sahara occidental. Un précédent choc avait déjà eu lieu en mai 2021 lorsque 8000 migrants avaient déferlé sur l’enclave espagnole de Ceuta, dans un climat d’hostilité maximal.
Margarita Robles avait alors dénoncé « une agression » caractérisée de Rabat qui, selon elle, n’hésitait pas à instrumentaliser y compris des enfants de 7 ou 8 ans, au mépris du droit international. Une dérive dénoncée sur tous les tons par Madrid. Aujourd’hui, le scénario se répète, malgré les concessions du chef du gouvernement Pedro Sanchez qui, par la fameuse lettre du 18 mars 2022, avait apostasié la position historique de l’Espagne sur la décolonisation du Sahara Occidental. Bien loin d’apaiser les tensions, cette reddition semble au contraire attiser les visées marocaines. La récente polémique sur l’immigration ayant enflammé les esprits à Madrid, le Makhzen brandit une nouvelle fois la menace migratoire comme arme de déstabilisation contre son voisin. Un chantage érigé en stratégie d’État .
l Khemissi.M.
