Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a arrêté un riche programme pour la relance des activités artisanales en voie de disparition à travers la formation annuelle de près de 50.000 artisans dans le domaine de la gestion et de la création des micro-entreprises.
Dans un entretien à l’APS, le Directeur général de l’artisanat et des métiers au ministère, Kamel Eddine Bouam a indiqué que près de 25.000 artisans ont été formés en techniques de gestion et 25.000 autres dans le domaine de la création des micro-entreprises et les techniques de relance des métiers en voie de disparition.
M. Bouam a précisé qu’un programme de relance des activités artisanales notamment celles en voie de disparition a été mis en place pour former les artisans aux nouvelles méthodes leur permettant d’améliorer et de moderniser la conception et l’emballage de leurs produits et d’avoir un label, mettant en avant l’expérience pilote de la dinanderie de Constantine et la poterie de « Bider » (Tlemcen).
Il a évoqué également la possibilité d’ouvrir des espaces aux artisans pour commercialiser leurs produits à l’instar de la galerie de dinanderie à Constantine. Ces espaces sont à même de créer une dynamique économique et d’œuvrer à la préservation et à la sauvegarde de l’activité artisanale au profit des générations montantes car il s’agit, a-t-il dit, du patrimoine authentique de l’identité nationale.
S’agissant de la poterie, M. Bouam a rappelé toutes les procédures pratiques prises pour la préservation de ce métier, sachant que le label collectif a été attribué à la poterie de Bider à Tlemcen, qui se distingue par sa qualité, en aidant les artisanes à commercialiser leurs produits à l’échelle nationale, à travers la participation dans des expositions, des Salons et des espaces dédiés à cet effet.
A propos de la préservation de la vannerie, M. Bouam a mis en avant les efforts déployés dans la wilaya de Boumerdes, dans le cadre du programme d’accompagnement des artisans attachés à ce métier, indiquant qu’un grand nombre d’artisans ont bénéficié d’une formation dans cette spécialité, et d’un accompagnement pour l’accès au micro-crédit et la commercialisation du produit.
Une première expérience pilote sera, selon le responsable, menée dans le domaine de la vannerie dans les wilayas de Tizi Ouzou, Tissemsilt, Chlef et M’sila en renforçant la formation et l’accompagnement des artisans.
Il a également rappelé qu’il existe d’autres métiers qui ont failli disparaitre définitivement et que le secteur œuvre à relancer dans d’autres régions du pays, à l’instar de la fabrication des tamis et des tissus en soie. Un programme avec les ministères de la Formation et de l’Enseignement professionnels et de la Culture a été mis en place à cet effet.
–Les produits artisanaux et traditionnels ont connu une amélioration concrète grâce à la formation–
Dans ce cadre, le même responsable a souligné que les produits artisanaux et traditionnels ont connu une amélioration concrète, citant dans à cet égard les nouveautés qui ont marqué la 23èm édition du salon international de l’artisanat, après une absence de trois ans en raison de la pandémie de coronavirus, notamment dans le domaine de la dinanderie, la vannerie et la poterie ainsi que la menuiserie, grâce à la formation dispensée aux artisans dans le cadre des chambres de l’artisanat et des métiers, tout au long de l’année.
C’est ce qu’a affirmé l’artisan Salah Mekki, dinandier, venu de Constantine, pour participer à ce salon avec des œuvres d’art de qualité et de haute précision, soulignant que la dinanderie « ne disparaîtra jamais car elle représente le patrimoine traditionnel authentique du peuple algérien, et elle est encore demandée par de nombreuses familles algériennes ».
A cette occasion, il a appelé à la fourniture de la matière première, qui est toujours importée et vendue à des prix élevés par les privés. De son côté, l’artisan Mohamed Neghaz, spécialisé dans la poterie et originaire de Chlef, a évoqué son expérience pionnière pour relancer cette activité, soulignant l’importance d’accompagner les artisans à travers la fourniture de la matière première localement, l’aplanissement des obstacles et la sensibilisation de la Chambre de wilaya de l’artisanat sur la nécessité de recenser les véritables artisans pour leur apporter l’appui nécessaire et lutter contre l’invasion des produits étrangers contrefaits qui inondent le marché national.