Le géant pétrolier algérien Sonatrach se lance résolument dans la transition énergétique. Comme annoncé ce lundi par le directeur central HSE du groupe, Ouamer Abdelkrim, une stratégie climat d’envergure est en cours d’élaboration, avec un investissement colossal d’un milliard de dollars. Objectif : réduire significativement l’empreinte carbone pour garantir un avenir énergétique durable.
Bien conscient du poids du secteur énergétique dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre, estimées à 73% selon M. Ouamer, Sonatrach entend jouer un rôle moteur dans cette mutation cruciale. « Nous sommes convaincus que le gaz a un avenir dans la transition énergétique algérienne, à condition que sa production respecte les normes environnementales les plus strictes », a-t-il martelé. La feuille de route de cette stratégie climat s’articule autour de plusieurs axes majeurs. En tête de liste, la réduction drastique des émissions de CO2, de méthane et autres gaz nocifs tout au long de la chaîne de valeur, de l’exploration à la commercialisation. Une « gouvernance climat » rigoureuse sera instaurée au sein du groupe pour gérer au mieux les risques climatiques.
Parmi les leviers clés identifiés figurent la lutte contre les émissions fugitives, y compris le torchage, l’optimisation de l’efficacité énergétique et le recours à des mécanismes de compensation carbone. Le but ultime étant d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, en phase avec les engagements internationaux de l’Algérie.
Des progrès notables ont déjà été accomplis, à l’image de la baisse de 28% du torchage depuis 2020, soit l’équivalent d’un milliard de mètres cubes de gaz naturel économisés.
Une dynamique que Sonatrach compte amplifier grâce à des projets de récupération des gaz au niveau amont et des installations de liquéfaction. En optant pour cette stratégie climat résolument volontariste, le mastodonte énergétique algérien démontre sa ferme détermination à contribuer à l’effort mondial de lutte contre le réchauffement climatique. Un virage stratégique à même de conforter sa stature de leader continental, tout en préservant un avenir pérenne à ses activités pétrolières et gazières .
Farid B.