Oran, les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme face à la recrudescence inquiétante des cas de pied diabétique, complication redoutable du diabète trop souvent négligée.
En marge d’une vaste campagne de sensibilisation menée dans la wilaya, ils appellent à une prise de conscience collective pour endiguer ce fléau aux conséquences parfois dramatiques.
« Jusqu’à 40% des cas de pied diabétique évoluent vers l’amputation à cause d’une consultation trop tardive », déplore le Professeur Samir Merad, chef de l’unité d’endocrinologie du CHU d’Oran.
Avec 1.000 prises en charge depuis janvier 2024, sa clinique Laribère fait face à un taux d’amputations « assez élevé », allant parfois jusqu’à l’ablation complète du pied.
Un problème majeur de santé publique
Le pied diabétique constitue un véritable « gros problème » à Oran, selon le Pr Merad, seuls deux établissements étant actuellement équipés pour la prise en charge de cette pathologie. Un constat alarmant qui souligne l’urgence d’agir pour mieux prévenir et traiter cette complication au sein de la population diabétique locale. Pour la doctoresse Naima Belmahi de la Maison du diabétique, la sensibilisation demeure la clé. « Nous essayons d’inculquer une éducation thérapeutique, une hygiène de vie saine avec activité physique et alimentation équilibrée pour prévenir ce type de complications », explique-t-elle.
Des gestes simples mais essentiels
Au-delà du contrôle glycémique, des précautions de base comme l’hygiène quotidienne des pieds et des ongles, ou la consultation rapide en cas de plaie ou infection, peuvent permettre d’éviter bien des drames. « Une prise en charge à temps évitera la majorité des amputations », assure la spécialiste.Selon les dernières statistiques, plus de 66.700 diabétiques ont été pris en charge dans la wilaya d’Oran durant le premier semestre 2024, dont 2.700 nouveaux cas.
Une population à très haut risque que les autorités sanitaires locales entendent mieux protéger par des actions de prévention renforcées.Face à ce défi de taille, la mobilisation de tous les acteurs sanitaires et l’implication des patients eux-mêmes dans une démarche de soins proactive apparaissent comme les meilleurs garde-fous contre les terribles séquelles du pied diabétique .
Malik.M.