Le grand défi de la prévision météorologique et des phénomènes extrêmes en Algérie: Une lutte permanente

Dans un élan de profonde réflexion et d’analyse méticuleuse, M. Said Chelmouni, éminent chargé de mission auprès de l’Office National de Météorologie (ONM), a porté un éclairage perspicace sur les défis complexes auxquels son institution est confrontée face à l’évolution des conditions météorologiques en Algérie. Ses propos, empreints d’une sagacité remarquable, ont soulevé des interrogations fondamentales quant à la capacité de prévoir et de gérer efficacement les phénomènes météorologiques extrêmes qui frappent de plus en plus fréquemment le territoire algérien.Au cœur de son discours, M. Chelmouni a mis en lumière l’ampleur des précipitations diluviennes qui se sont abattues récemment sur la région de Bechar, qualifiant cet événement de véritable paroxysme pluviométrique. Avec une accumulation de 105 millimètres en une seule averse, cette région a connu, en un seul jour, l’équivalent des précipitations annuelles habituelles. Un constat alarmant qui témoigne de l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes dans le Grand-Sud algérien, où la tendance à la tropicalisation se dessine de manière indéniable. Bien que ces averses puissent s’avérer bénéfiques pour certains secteurs, tels que l’agriculture, M. Chelmouni a souligné avec perspicacité que leur répartition inégale à travers les régions du pays crée un déséquilibre préoccupant. Certaines zones, déjà saturées par des barrages d’eau remplis, pourraient subir des conséquences néfastes, tandis que d’autres, assoiffées, aspirent désespérément à ces précieuses ressources hydrauliques.Face à ces défis de taille, l’Office National de Météorologie déploie des efforts inlassables pour améliorer ses systèmes d’alerte et de prévision. Cependant, comme l’a judicieusement souligné M. Chelmouni, localiser et quantifier avec précision les orages violents demeure une tâche ardue, particulièrement dans le Grand-Sud où ces phénomènes surgissent de manière imprévisible. C’est pourquoi l’ONM a mis en place, dès 2017, un système de cartes de vigilance à trois niveaux d’alerte (orange, jaune et rouge), accessible en ligne et sur application mobile, offrant une visibilité accrue et une interactivité immédiate grâce à l’actualisation instantanée des données.Néanmoins, malgré ces efforts louables, M. Chelmouni a reconnu avec humilité les limites inhérentes à la prévision météorologique, notamment lors des périodes de transition estivale et automnale, où les orages se manifestent de manière imprévisible et capricieuse. C’est à ces moments cruciaux que le « No-Casting », ou prévisions à court terme, prend tout son sens, permettant d’anticiper un phénomène une ou deux heures avant sa survenue, gagnant ainsi un temps précieux pour alerter les autorités et les citoyens. Au-delà de ces défis techniques, l’Office National de Météorologie maintient une veille météorologique permanente, déployant des modèles de prévision et prenant en compte les données climatologiques. Cette vigilance constante vise à surveiller, minute après minute, chaque phénomène météorologique susceptible de se produire sur le territoire algérien.Le système d’alerte précoce, composé de trois phases cruciales (avant, pendant et après chaque phénomène), constitue un maillon essentiel de cette stratégie de prévention. Destiné tant aux autorités publiques qu’aux populations, ce système d’alerte s’adapte à la nature des phénomènes prévus dans les cartes de vigilance, permettant une réaction coordonnée et efficace de l’ensemble des acteurs concernés. Cependant, malgré tous ces efforts, M. Chelmouni a reconnu avec franchise que les modèles météorologiques saisonniers, bien que basés sur des statistiques et des scénarios établis, comportent une part d’incertitude. Pour la prochaine saison hivernale, les prévisions indiquent un léger déficit pluviométrique par rapport aux normes dans certaines régions du Nord, avec des probabilités allant de 50 à 70 %. Le Grand-Sud n’est pas épargné, avec des déficits similaires attendus.
Quant aux températures, elles devraient rester saisonnières, avec une légère hausse par rapport aux normes climatiques. Face à ces défis de taille, M. Chelmouni a reconnu avec lucidité que l’Algérie est
de plus en plus confrontée à des phénomènes météorologiques extrêmes, en raison de sa situation géographique particulière. Influencée à la fois par la Méditerranée, région cyclogenèse connue pour ses hausses de température et d’humidité, et par les influences tropicales du Sud, le pays se trouve au cœur d’une zone à haut risque. Conscient de l’urgence d’agir, M. Chelmouni a annoncé avec enthousiasme la mise en place prochaine d’un projet de coordination visant à établir un système d’alerte précoce de lutte contre les inondations. Une commission mixte, regroupant l’ONM, l’Agence Nationale des Ressources Hydriques (ANRH), l’Agence Nationale de Gestion des Ressources en Eau (Agire) et la Délégation Nationale des Risques Majeurs (ANRM), a été constituée pour concrétiser cette initiative cruciale.
En définitive, les propos éclairés de M. Said Chelmouni ont mis en lumière les défis colossaux auxquels l’Algérie doit faire face en matière de prévision et de gestion des phénomènes météorologiques extrêmes. Cependant, malgré les obstacles techniques et les incertitudes inhérentes à cette tâche titanesque, l’Office National de Météorologie, guidé par une détermination inébranlable, poursuit ses efforts inlassables pour protéger les populations et préserver l’équilibre fragile de l’écosystème algérien .
Malik.M.

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