Essais Nucléaires en Algérie: Les rapporteurs de l’ONU exhortent la France à la transparence

Les ombres du passé colonial planent encore sur les relations franco-algériennes, cette fois sous la forme d’une interpellation des Nations Unies.
Le gouvernement français a reçu une missive de rapporteurs onusiens, mandatés par le Conseil des droits de l’homme, concernant les essais nucléaires français menés dans le désert algérien entre 1960 et 1966.
Selon l’organisation de défense des droits « Chouaâ », le gouvernement algérien a également été
destinataire d’une lettre similaire. Ces lettres ont été envoyées par le Dr. Marcos Orellana, rapporteur spécial sur les droits de l’homme et les déchets dangereux, le Prof. Fabian Salvioli, rapporteur spécial pour la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition, ainsi que Claudia Mahler, experte indépendante sur les droits des personnes âgées.
Les experts onusiens ont exprimé à la France leur profonde inquiétude quant aux conséquences graves sur la santé des populations locales, des effets qui « s’étendent sur plusieurs générations ».De plus, ils ont manifesté leur préoccupation concernant l’accès limité des victimes aux informations complètes sur ces essais nucléaires, notamment sur les emplacements précis des zones de test et d’autres zones
contaminées où des déchets radioactifs ont été trouvés. Les rapporteurs ont demandé instamment au gouvernement français de leur fournir toutes les informations et données relatives à ces essais en Algérie,
y compris les sites précis des déchets radioactifs, et de préciser si ces informations ont été divulguées de manière complète et transparente à l’Algérie, aux ayants droit concernés et aux parties prenantes
intéressées. Dans un appel à la responsabilité et à la justice, les experts onusiens ont exhorté Paris à clarifier comment les victimes de ces essais nucléaires sont informées de leurs droits et des procédures pour demander réparation. Ils ont également interrogé la France sur sa volonté de présenter des excuses officielles à l’Algérie ainsi qu’aux personnes et aux communautés touchées par ces événements tragiques. Jusqu’à présent, l’organisation de défense des droits « Chouaâ » a précisé que les rapporteurs des Nations Unies n’ont pas encore reçu de réponse des gouvernements algérien et français. Cependant, cette interpellation onusienne met en lumière la nécessité impérieuse d’une transparence totale de la part de la France sur les conséquences de ses essais nucléaires en Algérie, ainsi que la reconnaissance des souffrances endurées par les populations locales et la réparation des préjudices subis .

F.B.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *